On se retrouve avec un nouveau retour BD, grâce à #NetGalleyFrance. Cette fois, il s'agit de Ce que les corbeaux nous laissent, de Sophie Levillier, parue aux éditions Dupuis.
Résumé :
Dans les contrées normandes du IXe siècle, Tarik et Adalrik grandissent aux côtés de leur maman Galwinthe.
Lorsque qu'Adalrik est assassiné, Tarik se mure dans le silence.
Hanté par le fantôme de son frère, il grandit à la recherche d'une vengeance qu'il espère salvatrice. Noyant son chagrin dans l'alcool et les arnaques, il est convaincu que retrouver les coupables l'aidera à faire son deuil.
Bercée par les croyances celtes et vikings, Galwinthe se réfugie dans l'étude de parchemins pour trouver comment guider Adalrik dans le royaume des morts.
Ensemble, ils vont découvrir que le sort d'Adalrik était scellé depuis des années. Depuis un événement dramatique lié à Galwinthe...
Ce que les corbeaux nous laissent, premier roman graphique de Sophie Leullier, est un récit puissant et orageux qui convoque un riche folklore médiéval pour raconter les différentes phases d'un deuil.
L'avis de Mélodie :
J'ai craqué pour la couverture, comme souvent, vous me connaissez à force. Les regards tristes des personnages, leurs vêtements qui placent une certaine époque et les runes et le serpent bleu qui font penser à de la mythologie nordique, il n'en fallait pas plus. Pourtant, le titre ajoute une touche d'intérêt non négligeable.
Les illustrations sont très belles, pleines de douceur, mais aussi d'horreur quand c'est nécessaire. Les expressions sont très bien retranscrites et les couleurs choisies avec justesse.
Je ne vous le cache pas plus longtemps, il s'agit pour moi d'un coup de coeur ♥
On suit d'abord l'histoire, tragique même si on a au départ que la partie émergée de l'iceberg, de la mère d'Adalrik et Tarik, puis le temps passe, les enfants grandissent. On se prend très vite d'affection pour eux et pour cette famille qui vit en retrait, aux abords d'une forêt. Puis le drame arrive, Adalrik est tué et Tarik se mure dans le silence. Sa colère et sa culpabilité sont intenses, il a soif de vengeance et rejette tout ce qui pourrait lui apporter du bien. Puis il se remet à vivre. Un peu, sans trop oser et sans jamais oublier son frère et ce qu'il ressent par rapport à sa perte.
De son côté, sa mère est obsédée par l'idée d'offrir le repos à son fils, à tel point qu'elle en oublie le reste. Nous les suivons tous deux, dans leur chagrin et leurs désaccords, jusqu'à la conclusion qui porte de puissants messages de paix et de pardon.
Ce que les corbeaux nous laissent, c'est une oeuvre incroyable, qui nous fait passer par toutes les étapes du deuil avec une sensibilité fantastique et une justesse qui ne nous laisse pas indifférent. On ressent les émotions avec une intensité telle que j'en ai pleuré. En gros, vous l'avez compris, malgré le sujet traité, cette BD ne m'inspire qu'un mot :
Magnifique.
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