Comme vous le savez à présent, les Clonettes ont embarqué dans l'aventure du PAI cette année (le Prix des Auteurs Inconnus) et vous pouvez retrouver un article à ce sujet ICI.
Après une première phase de sélection, nous atteignons la seconde avec la lecture des 5 sélectionnés dans chaque catégorie. Et on continue nos lectures dans la catégorie imaginaire avec Printemps de Funérailles !
Pour retrouver toutes les informations sur le PAI :
Résumé
Vingt ans.
Vingt ans que s'éternise la guerre entre la Ligue de Skarland et l'Empire anscaride. Mais les arcano-technologues, les sorciers hérétiques à la botte de l'empereur Hagen, ont mis au point de nouvelles armes qui ne tarderont pas à écourter le conflit : les dragonnefs, vaisseaux volants capables de rayer une ville de la carte en quelques heures.
Vingt ans aussi que Luther Falkenn court après les criminels. Comme policier, d'abord, et maintenant comme chasseur de primes. Mandaté par un richissime banquier nain pour mettre la main sur des documents volés particulièrement compromettants, il se rend à Solmost, où la Ligue fait face à une pression grandissante : soutenues par les dragonnefs, les armées de l'empereur approchent de la cité. Pas de quoi faciliter la tâche de Falkenn et de son acolyte Boniface, félin aux pouvoirs mystérieux, à la langue bien pendue et au caractère de cochon.
D'autant que dans la folle course aux armements qui les oppose à l'empereur, les dirigeants de la Ligue s'apprêtent à commettre l'irréparable en libérant un pouvoir oublié. Et Falkenn, qui croyait traquer un vulgaire voleur, va devoir affronter un adversaire d'un tout autre calibre, revenu tout droit de l'au-delà.
L'avis des Clonettes
Ce roman fait partie des 5 pour lesquels nous avons voté en première phase de sélection. En effet, dès les premières pages, l'action est présente et le duo entre le chasseur de primes et son chat Boniface donne envie de découvrir la suite. L'animal est particulier, un mélange entre le Chat Botté et celui d'Ivy Wilde (pour rappel la chronique est ICI). Bref, vous l'aurez compris, le début est très immersif, plein d'humour et de cynisme. Sans compter que la plume est très belle et entraînante, et que nous n'avons repéré que de très rares coquilles.
Néanmoins, un petit bémol est assez vite arrivé. En effet, à partir du moment où notre chasseur de primes se voit confier un nouveau job, on tombe dans un déséquilibre action / narration, mais surtout un trop-plein d'informations sur l'univers. Les nouveaux noms propres sont balancés par dizaines, on n'a pas le temps d'intégrer un pan de l'histoire de ce monde que le point de vue change, on doit alors assimiler de nouveaux personnages, qui eux nous parlent aussi de nouveaux lieux, de nouvelles guerres, de nouveaux peuples... Vous l'aurez compris, le background de ce roman est très travaillé et riche, mais la diffusion d'informations manque de dosage pour ne pas nous noyer dedans.
Chaque scène d'action avec notre duo infernal est cependant délectable et nous permet de nous recentrer sur l'essentiel. On enchaîne avec un abordage de bateau par des pirates nains, on en apprend un peu plus sur les "talents" de Boniface, on voit notre héros en action, la magie est elle aussi présente, ce qui permet de rester accrochées au fil du récit. Lorsque l'on apprend l'identité de sa nouvelle cible, on se doute que tout ne va pas être si facile que le croit notre cher chasseur. En effet, les apparences sont ici souvent trompeuses.
Ce roman nous fait un peu penser à la saga le Sorceleur (dont vous pouvez trouver la chronique ICI), avec son univers empli de créatures, ses complots politiques, ses luttes de pouvoir, ses castes et son héros charismatique. Printemps de Funérailles serait d'ailleurs sans doute super en jeu vidéo !
Malheureusement, pour la version roman, ça n'a pas été un coup de cœur pour nous. Pour cela, nous aurions vraiment préféré suivre notre duo de choc tout du long, sans passer par tous ces nouveaux points de vue, qui se multiplient au fil des pages. Ainsi, nous aurions certes perdu en background, mais gagné en suspense, en humour et en immersion.
Toutefois, pour les fans du genre, qui n'ont pas peur des très nombreuses informations, l'aventure est appréciable et, il faut le noter aussi, la couverture magnifique. Funérailles et Boniface auront quand même marqué nos esprits !
Zoom sur l'auteur
Alexandre-Fritz Karol est né à Grenoble en 1980 et vit aujourd’hui dans le Sud-Ouest de la France. La passion de l’écriture lui est venue précocement : dès l’adolescence, il se plaît à inventer des personnages méchants, détestables et crasseux, généralement pour leur infliger une mort aussi atroce que possible. Une propension qui lui aurait sans doute valu une bonne thérapie si sa mère n’avait elle-même eu la fibre littéraire.
Féru d’histoire depuis le plus jeune âge — peu de lycéens ont Les Mémoires de
Talleyrand sur leur table de chevet ! —, il bâtit un univers de fantasy politiquement réaliste et socialement violent, où le Bien et le Mal s’habillent du gris étouffant des usines et des champs de bataille.
Fors l’écriture, ses passions sont simples : les cactus (simples à entretenir quand on n’a pas la main verte), les plantes carnivores (toujours de bonne compagnie et idéales contre les moustiques : pensez-y !), les chats (il vous faut une raison, là ?), faire la cuisine (il ne se débrouille pas trop mal, mais refusez poliment si jamais il vous propose un jour de goûter à sa recette expérimentale de “brownies-surprise”. Vous pourriez ne pas apprécier ladite surprise) et les jeux vidéos chronophages (le gugusse cumule tout de même plus de 600 heures sur Crusader Kings II, c’est vous dire s’il a un grain).
On peut retrouver sa plume également dans l'anthologie "Crocs et Alambics" chez Crin de Chimère.
Comments